Dans le cadre du Forum de la famille québécoise organisé par le ministère de la Famille, l'Association de parents étudiant ou travaillant à l'Université Laval (APETUL) dénonce l'exclusion des parents-étudiants des régimes gouvernementaux balisant la politique familiale du Québec.
D'après les estimations, il y aurait de 15 à 23% de parents-étudiants sur les campus universitaires québécois. Dans certains programmes et dans certaines universités, cette proportion irait jusqu'à 40%! Nous savons également que les parents-étudiants sont composés d'une majorité de femmes (70%) et que la plupart poursuivent des études à temps partiel dans une plus grande proportion que les étudiant-es sans enfant. Également, nous savons que, dans la très grande majorité des cas, les enfants des parents-étudiants ont entre 0 et 11 ans, des âges de vie familiale où la conciliation travail-famille-études est une réalité quotidienne.
Aucun aménagement en matière d'articulation travail-famille-études
Ce portrait de la réalité rapidement dressé, on s'étonne qu'aucun aménagement ne soit prévu pour soutenir les parents-étudiants dans les établissements d'enseignement québécois. De fait, rien dans les règlements des études de l'Université Laval n'est prévu pour reconnaître cette réalité et empêcher que l'étudiant-e ne soit pénalisé.
Au contraire, les universités, les organismes subventionneurs gouvernementaux et privés ainsi que les entreprises continuent d'encourager un cheminement régulier à temps plein qui n'est plus que la réalité de 28% de la population étudiante.
Pour toutes les autres personnes, ces privilèges deviennent des discriminations structurelles et systémiques. Ainsi, sans gagner un revenu supplémentaire ou forcer d'aller chercher un revenu complémentaire pour maintenir des conditions de vie acceptable pour toute la famille, un parent étudiant à temps partiel est privé des avantages financiers et symboliques du temps plein : rabais étudiant pour le transport en commun, accès-membre aux services de loisir et de sport sur le campus, admissibilité aux bourses d'excellence et aux subventions d'emploi liées au domaine de formation, etc.
À l'heure actuelle, la parentalité dans le milieu des études est traitée comme un fait privé et un choix individuel tandis que le monde du travail la considère comme une réalité sociale qui appelle la mise en place de programmes sociaux. Étant donné que les femmes sont encore les premières intervenantes auprès de leurs enfants en plus de la maternité au sens biologique, elles sont également les premières à être désavantagées par cette situation.
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